mardi 27 octobre 2009

Road Trip aux USA, réflexions partie 3: l’Amérique et l’écologie, prise de conscience ou mariage forcé ?

Troisième volet de ce retour sur ces terres outre-Atlantique, nous allons cette fois dessiner quelques traits particuliers du visage américain vis-à-vis de la protection de l'environnement.
Les deux précédents chapitres sont accessibles ici et .

« L'homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. »

(Blaise Pascal)


Ce sujet est épineux. Notre sentiment fut assez mitigé. La population ne parait pas responsable face aux enjeux, nous n’avons pas noté d’efforts notoires pour consommer moins ou mieux. A l’heure où les grandes puissances sont sensées se mettre au diapason pour trouver des solutions pour freiner le réchauffement climatique, les Etats-Unis ne semblent pas réagir efficacement à l’enjeu. A vrai dire les actions, quand action il y a, paraissent ponctuelles : à la fois limitées et disproportionnées. Une contradiction toute américaine…

Le comportement des américains face aux enjeux écologiques nous a paru encore très perfectible. On est en droit de se demander s’ils ont pris conscience de l’urgence de la situation pour inverser la tendance et ne pas dérégler dangereusement le climat et les écosystèmes. Un exemple parmi tant d’autres et sur lequel une économie monumentale d’énergie pourrait être faite : l’utilisation de l’air climatisée.
En juillet-août, inutile de dire qu’il a fait très chaud. De plus, dans l’est américain, le climat est très humide d’où le ressentit d’une chaleur pesante et étouffante. Dans les commerces, restaurants ou cafés, s’amassent les gens pour trouver un peu d’air frais. Mais quelle fraîcheur ! Personnellement, je n’ai jamais vu cela en France. Ces commerces en tout genre sont littéralement frigorifiant, la température y est extrêmement basse par rapport à celle extérieur. Qui plus est, il est incroyable de constater que cela n’offusque personne, l’américain étant sans doute habitué aux changements brutaux de température avec un delta de 20°C. En bon touriste, nous en devenions presque malades et nous avons eu l’occasion d’en discuter avec d’autres touristes français, ces derniers nous ayant fait part de la même sensation, preuve que cette façon de se protéger des fortes chaleurs n’est pas habituelle pour les européens. Etant donné que nous avons retrouvé cet air climatisé ridiculement froid dans toutes les villes que nous avons traversé, d’est en ouest, nous pouvons affirmer que ce comportement n’est pas marginal et par le fait, induit un coût énergétique colossal.

En introduction, nous parlions des mesures pour le moins pâles que prennent les pouvoirs politiques américains. Citons encore un exemple concret, lors de notre arrivée à San Francisco en Californie, le paysage qui nous a accueillis fut un champ immense d’éoliennes. En avons-nous vu ailleurs lors de notre traversée ? La réponse est non, pourtant le vent est rarement aux abonnées absents. Coup marketing du gouverneur de Californie, ou véritable prise de conscience écologique? Nos jeux sont faits… (A propos de jeux, je ne parle pas encore de Las Vegas, le paroxysme de la consommation énergétique. Peut-être le sujet d'un prochain chapitre...)

Cette scène est contradictoire et en est devenu presque ridicule. Ce champ d’éoliennes bordait l’autoroute où nous roulions, un flux continu de véhicules sur quatre voies minimum (pour un sens de circulation !). L’avantage dans cette situation est que nous pouvions profiter du paysage quand nous étions à l’arrêt dans les bouchons… En tout état de cause, utiliser des nouvelles formes d’énergies est en soit une bonne chose, ou plutôt une nécessité. Cependant, il serait bien plus judicieux de valoriser d’autres moyens de locomotions et privilégier les automobiles plus économes. Ce sujet sera traité dans un prochain chapitre, mais l’on pourra d’ors et déjà faire une remarque pour ne pas faire état d’un tableau trop sombre.

Le covoiturage est encouragé et la France pourrait s’en inspirer. En effet, l’idée est très simple : les péages pour traverser les ponts où pour emprunter une autoroute sont parfois gratuits pour les voitures contenant un ou plusieurs passagers. Des voies prioritaires sont même réservées pour ces mêmes véhicules. Quand on connait la circulation très dense aux Etats-Unis, cette mesure peut être intéressante. Une bonne idée, soit, en est-elle pour autant efficace ?

3 commentaires:

Hélène a dit…

En ce qui concerne les véhicules utilisés, il faut quand même noté une augmentation des ventes de véhicules moins polluants (hybrides, électriques, ayant des rejets de CO2 moindres)...bien sûr c'est encore trop peu significatif, mais tout de même !

Je ne saurais dire si cet aspect de la chose est dû à une conscience toute nouvelle des enjeux écologiques, ou s'il s'agit simplement d'un effet de mode, ou encore si les américains ont trouvé là un moyen de réduire leur dépenses liées à leur utilisation des véhicules, mais il y a quand même une petite (si petite soit elle) amélioration.

Mais globalement, le portrait que vous dressez de l'Amérique, sur un plan écologique, est effrayant ! En espérant que les choses changeant rapidement (et pourtant je ne suis pas une écolo pure et dure, je fais seulement quelques efforts) !

Matthieu a dit…

Merci Neloo pour ton commentaire.

1. Au sujet des voitures, tu as tout à fait raison, j'ai d'ailleurs des chiffres qui traînent quelque part. Le gouvernement Obama veut inciter l'achat de voitures électriques et a un objectif à l'horizon je-sais-plus-combien, peut-être 2015. Mais ce sujet bien précis des voitures, voire même du transport en général sera l'objet d'un futur chapitre.

2. Moi non plus, je ne suis pas "écolo", comme on l'entend souvent. J'ai juste à réfléchir sur les aspects qui nous ont marqués aux USA, pour un projet perso pour mon école. Pour faire une pierre deux coups, je fais paraitre ça sur mon blog :P

J'en profite, si tu es un tout petit peu intéressée par notre road trip, tu peux regarder le journal de bord que j'avais mis à jour pendant le voyage. Ca commence ici!

Ah oui et j'oubliais:
Merci de pas me vousvoyer. J'ai sûrement le même âge que toi ^^

Hélène a dit…

Pas de soucis pour le vouvoiement, c'est vrai qu'on doit sensiblement avoir le même âge (la vingtaine ?), mais derrière un pc on ne sait jamais trop comment aborder l'autre ^^

Je file de ce pas jeter plus qu'un oeil à TON road book (note l'utilisation du tutoiement ^^) !